Humanisme et Renaissance
Introduction
Le XVe et le XVIe siècle est une période de transition entre le Moyen Âge et les Temps Modernes. Cette période, appelée Renaissance est caractérisée par une série de changements politiques, économiques, sociaux et intellectuels. A cette époque apparaît également le mouvement humaniste : une philosophie qui place l’être humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. L’humanisme se caractérise par un retour aux textes antiques, et par la modification des modèles de vie, d’écriture, et de pensée.
Origine de la Renaissance
La fin de l’Empire byzantin
L’Empire byzantin était depuis longtemps entré en décadence. Les débuts de la crise remontent à la prise de Constantinople par les croisés en 1204. Les barons latins ruinèrent la ville qui ne se releva jamais complètement de ce pillage. En outre, le fossé entre riches et pauvres se creusait de plus en plus alors que les ressources de l’État diminuaient dangereusement. Incapable d’assurer la défense de ses propres frontières, l’empereur devait acheter la paix aux autres souverains. Il dut se résoudre à confier l’armée à des mercenaires. Très vite les Turcs menacèrent la ville. Assiégée de 1394 à 1402, Constantinople fut miraculeusement sauvée par l’invasion mongole de Tamerlan. Le répit fut de courte durée. L’avènement d’un énergique sultan, Mehmet II, à la tête de l’armée turc, précipita le dénouement. En 1453, une puissante armée ottomane s’installe sous les murs de la ville. Constantinople finit par tomber sous la pression des janissaires. La chute de Constantinople, apparemment, ne bouleversa pas l’Occident : les souverains chrétiens laissèrent s’écrouler le vieil Empire d’Orient. Toutefois, cet événement eut d’importantes conséquences pour les pays d’Europe. De nombreux prélats, artistes et hommes de science byzantins se réfugièrent en Occident, et notamment en Italie. Ils apportaient leurs connaissances, leurs idées et leurs bibliothèques de manuscrits antiques. Les savants et artistes italiens tirèrent profit du savoir accumulé en Orient. Ainsi la chute de l’Empire byzantin accélérait-elle la renaissance culturelle de l’Occident.
Un monde s’éteint, un monde naît
Tout le monde pouvait constater que le grand idéal médiéval de l’unité était en train de disparaître. Le Moyen Âge avait cherché à réaliser le rêve de l’unité universelle :
- Unité de la foi dans l’Eglise de Rome.
- Unité de la politique sous la direction de l’empereur.
- Unité de la culture enseignée par les clercs et cimentée par une langue commune : le latin.
On assistait à l’effritement progressif de cet idéal, remplacé par d’autres aspirations. L’Eglise traversait une période de crises graves : schismes et hérésies, divisions entre les papes et antipapes. L’Empire existait encore et exercait une grande influence sur les états germaniques. Mais il devenait de plus en plus une affaire de famille des puissants seigneurs d’Autriche, les Habsbourg. Partout ailleurs, les états nationaux s’affirmaient : outre la France et l’Angleterre, l’Espagne, la Pologne, l’Ecosse, la Hongrie, la Norvège et le nouvel état de Bourgogne connaissaient un renforcement du pouvoir de leurs princes. Avec l’apparition de la bourgeoisie bancaire et marchande, l’Etat féodal laissait la place à des Etats modernes. Le développement du sentiment national empêchera toute renaissance d’un projet d’Etat universel.
- 1450 : Découverte de l’imprimerie par Gutenberg.
- 1459-1486 : Guerre civile en Angleterre opposant les dynasties de Lancastre et d’York. Avènement des Tudor.
- 1461-1483 : Règne de Louis XI de Valois, qui annexe la Bourgogne après la mort, en 1477, du duc Charles le Téméraire.
- 1453 : Prise de Constantinople par le sultan Mehmet II.
- 1466 : Après une guerre de treize ans, l’ordre Teutonique reconnaît la suzeraineté de la Pologne sur la Prusse.
- 1479 : Ferdinand d’Aragon épouse Isabelle de Castille : l’unité de l’Espagne est en passe de se réaliser.
- 1458-1490 : Mathias Ier Corvin constitue un puissant royaume en Hongrie, dont il essaye de faire un rempart de la chrétienté contre les Turcs.
- 1492 : Les Espagnols conquièrent le royaume de Grenade, dernier bastion islamique de la péninsule. Christophe Colomb découvre l’Amérique.
Une révolution culturelle
L’arrivée des humanistes
Durant des siècles, les hommes d’élite avaient été les guerriers, ou, vers la fin du Moyen Âge, les riches marchands et banquiers. Et puis, presque soudainement, voici que tout changeait : des hommes nouveaux faisaient leur apparition sur le devant de la scène. Ce changement se produisit entre la fin du XIVe et le milieu du XVe. Les esprits les plus admirés, ceux qui accédaient à la célébrité, furent ceux qui connaissaient plusieurs langues, qui restaient enfermés durant des mois dans les bibliothèques ou les laboratoires. Ils exploraient les secrets de la nature, dont ils découvraient les lois. Ils maîtrisaient des techniques nouvelles, inventaient et faisaient construire des machines étonnantes. Dans le même temps, ils s’émouvaient devant un tableau, ou en écoutant une belle musique, ou encore en lisant un poème. Bien sûr les rois et princes commandaient toujours. Mais ils confiaient maintenant l’éducation de leurs enfants aux savants et suivaient leurs conseils. Les princes finançaient les coûteuses bibliothèques, achetaient les manuscrits rares et commandaient les tableaux. Ces hommes vivant des choses de l’esprit étaient les nouveaux héros de l’Europe : leur promotion représentait une véritable révolution culturelle. La découverte de manuscrits de la Grèce et de la Rome antiques fut certainement l’élément qui favorisa le plus l’épanouissement de ce mouvement. Le terme latin humanitas fit désigner sous le nom d’humanisme la nouvelle façon de penser et de voir le monde, qui prépara la merveilleuse explosion de la civilisation européenne.
Humanistes célèbres
Erasme (1469 - 1536) | | Le Hollandais Erasme de Rotterdam fut l’une des plus éminentes figures de l’humanisme. Avec ses nombreux voyages, il put entrer en contact avec les principaux mouvements culturels qui apparaissaient alors en Europe. Il fut l’ami intime de Thomas More. Parmi ses ouvrages, « l’Eloge de la folie », dans lequel il dénonce la corruption et les vices du clergé, rejoignant ainsi l’esprit de la Réforme. Cependant, dans son « Essai sur le libre arbitre », il défend la liberté de l’Homme et prend position contre l’idée luthérienne de la prédestination. |
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Jean Pic de la Mirandole (1463 - 1494) | | Connu pour sa prodigieuse mémoire et son érudition exceptionnelle, il fut l’un des plus typiques représentants de l’humanisme italien. Il apprit notamment l’hébreu, l’araméen et l’arabe. Il affirmait que l’Homme a été placé par Dieu au centre de l’Univers avec le devoir d’étudier le monde pour comprendre les lois qui le régissent et de s’étudier lui-même pour comprendre les exigences de son âme.. |
Thomas More (1477 - 1535) | | Thomas More fut l’une des personnalités les plus remarquables de son temps. Chancelier du roi d’Angleterre Henri VIII, il s’opposa à son suzerain lorsque celui-ci prétendit devenir chef suprême de l’Eglise anglicane. S’obstinant à reconnaître la supériorité du pape, il fut emprisonné dans la Tour de Londres. Son nom est lié à son ouvrage en latin, « l’Utopie » (1516). S’inspirant de Platon, il y décrit une société idéale, installée sur une île imaginaire, organisée selon les règles de cohabitation pacifique et de tolérance entre hommes de croyance diverses. En Utopie, il n’y a pas de propriété privée, et tous les biens sont mis en commun. |
L’influence de la théologie
Le rapport entre l’Homme et Dieu dominait la culture médiévale. La religion imprégnait chaque pensée, chaque instant et chaque geste de la vie de l’homme médiéval. Toutes les autres activités (art, philosophie, poésie et science) pouvaient être nobles. Mais elles étaient d’abord jugées en fonction de leurs conséquences religieuses :
- Ou bien elles aidaient l’Homme dans sa marche vers Dieu, et alors elles étaient bonnes et comme la musique sacrée, les poèmes édifiants, les peintures et vitraux illustrant les saints, elles devaient être encouragées.
- Ou, au contraire, elles n’y contribuaient pas, et alors elles étaient tenues pour des activités négligeables, voire dangereuses dans la mesure où elles distrayaient l’esprit de sa recherche vers Dieu.
Par conséquent, la science la plus appréciée au Moyen Âge était précisément celle qui était consacrée à la connaissance de Dieu : la théologie. L’Eglise et les clercs lettrés en avaient l’exclusivité. Or, tout ce qui avait été conservé de l’Antiquité grecque et romaine se trouvait relégué dans les monastères et les bibliothèques des universités. Il en était de même des découvertes et de l’apport d’autres civilisations, en particulier de la civilisation arabe. Depuis Saint-Benoît et la création de l’ordre bénédictin, les moines copistes se consacraient à la transcription de ces manuscrits anciens. Ils comprenaient qu’il y avait parmi eux des chefs-d’œuvre de la poésie et de grandes démonstrations scientifiques, de véritables merveilles de l’esprit humain. Mais ils savaient aussi que c’étaient des ouvrages païens, écrits par des auteurs qui avaient eu la malchance de naître avant le Christ, ou qui n’avaient pu connaître son message.
Le retour des Anciens
Bientôt, les œuvres des Anciens ressortirent des bibliothèques et des universités, où elles étaient restées enfermées jusque là. Elles commencèrent à circuler parmi les étudiants dans les écoles et les universités mais aussi dans les tavernes où ils se réunissaient pour discuter et se distraire. Parmi ces étudiants, on trouvait de plus en plus de laïcs, c’est-à-dire, essentiellement, des fils de bourgeois ; ils étaient les futurs médecins et juristes, hommes d’affaires, savants, poètes et artistes. Une génération entière commença à se former par l’étude et dans la « passion ardente » des humanités. En composant de nouvelles œuvres, les artistes cherchaient à s’inspirer le plus possibles des grands maîtres de l’Antiquité. Et cette fièvre ne touchait pas le seul monde de la littérature et de l’art. Les architectes et les ingénieurs étudiaient les monuments de la Rome antique afin de maîtriser les techniques de constructions des Anciens. Il y avait également des étudiants qui s’adonnaient aux mathématiques, à la géométrie, à la physique, à la botanique, etc. Ainsi les sciences et les techniques progressèrent-elles en quelques décennies davantage qu’elles ne l’avaient fait au cours des dix siècles précédents.
L’essor économique
Une révolution économique
Au XVe siècle, l’Europe était en pleine expansion économique. Les villes italiennes, favorisées par leur situation géographique, avaient les premières tiré avantage des transformations économiques que connaissait l’Occident vers la fin du Moyen Âge. Il fallait de l’argent pour payer les peintres et les sculpteurs, les architectes, les savants, les musiciens de cour… Et l’argent ne manquait pas. L’avancée économique et bancaire de l’Italie fut ainsi la base matérielle de l’explosion artistique que connut la péninsule sous la Renaissance. C’est à partir du XVe siècle que l’Italie commença à perdre sa primauté économique. D’autres régions d’Europe prirent alors leur essor : les Flandres, la France, l’Allemagne, l’Angleterre, etc. La découverte du Nouveau Monde et la conquête des grands empires coloniaux marquèrent le début d’une prospérité et d’une puissance colossale. Si l’Espagne fut le grand bénéficiaire de ces conquêtes, tous les grands Etats nationaux du continent en profitèrent. Les transformations dans les domaines scientifiques et techniques, dans le monde des affaires et du travail annonçaient un nouveau type d’organisation économique.
Les premiers banquiers
Dans les premiers siècles du Moyen Âge, les puissants de l’Europe étaient les nobles, les féodaux, c’est-à-dire les propriétaires de la terre. La terre était le bien fondamental, à une époque où l’agriculture était l’activité prédominante. Dès le XVe siècle, de nouvelles formes de puissance se font jour : celles qui dépendent de la possession de l’argent. Les nouveaux maîtres étaient désormais les grands marchands et les banquiers. Comme les féodaux, ils possédaient des terres, des fermes et châteaux, mais leur force principale leur venait des capitaux dont ils pouvaient disposer. Sous forme d’argent liquides, de marchandises, d’objets précieux, ou encore de titres (une lettre signée d’un riche personnage promettant de payer une somme), le capital permettait d’acquérir des matières premières pour fabriquer d’autres objets que l’on revendait. Le rôle de la banque devint essentiel. Le prêt à intérêt se généralisa. De grands banquiers (les Pazzi et les Médicis en Italie, les Fugger en Allemagne) créèrent de véritables empires financiers.
Les premières sociétés
La concurrence entre marchands français, flamands, allemands et italiens contraignait à envisager le commerce sur une plus grande échelle. Il fallait d’énormes capitaux pour permettre le chargement de plusieurs navires. Si l’on ne possédait pas personnellement ces capitaux considérables, que pouvait-on faire ? On constituait une société, une compagnie. Les associés apportaient chacun une part du capital : eux-mêmes ou leurs hommes de confiance en disposaient pour acheter des marchandises. Enfin, une fois les affaires conclues, on calculait les bénéfices réalisés, et chaque associé recevait sa part, proportionnelle, au capital apporté. Désormais, le marchand isolé ou le petit artisan ne comptaient plus, car ils ne pouvaient soutenir la concurrence des puissantes sociétés.
Sciences et Techniques
L’invention de l’imprimerie
L’une des découvertes qui eut le plus d’impact sur les hommes de la Renaissance fut la découverte de l’imprimerie. Avant l’invention de ce procédé par Gutenberg en 1453, l’écriture des livres était faite à la main, par des clercs, qui étaient les seuls capables de maîtriser les techniques d’écritures : au XIe siècle et XIIe siècle, les manuscrits étaient retranscrits par des moines dans les scriptoria. C’était l’une des deux principales tâches des moines à l’époque ; ils les embellissaient par des enluminures. D’autre part, la langue employée dans les manuscrits était le latin. Les universités disposaient d’un quasi-monopole dans l’éducation et la diffusion de l’information. Les puissantes universités de Bologne, de Paris, de Salamanque, d’Oxford, et de Cambridge, étaient seules habilitées à diffuser le savoir, selon les méthodes éprouvées de la scolastique. Le droit était l’une des principales disciplines dans ces universités. Le savoir était ainsi réservé aux clercs, qui disposaient de l’éducation nécessaire à la compréhension des textes. L’imprimerie permit brusquement d’ouvrir l’accès à la connaissance à d’autres cercles. Il devint possible, par l’édition de livres à partir du milieu du XVe siècle…), de mieux comprendre les faits. Par exemple, l’Imago mundi de Pierre d’Ailly fut écrit en 1410, et imprimé en 1478. Il fut l’un des fondements de la connaissance géographique utilisée par Christophe Colomb et les navigateurs pendant les grandes découvertes. Les textes imprimés bouleversèrent la hiérarchie des valeurs. A l’université de Paris, par exemple, la faculté des arts devint au XVIe siècle la faculté la plus prestigieuse, devant celle de théologie. Les bibliothèques commencèrent à se développer. En France, les rois installèrent des bibliothèques dans leurs résidences.
Gutenberg n’a pas vraiment inventé l’imprimerie. Orfèvre de formation, il a perfectionné une technique déjà existante : la gravure sur cuivre ou sur bois, seulement utilisée pour reproduire des images. Après avoir gravé l’image sur une surface en cuivre ou en bois, on l’enduisait d’encre avant de la presser sur une feuille de papier. Gutenberg a l’idée aussi simple que géniale d’appliquer le procédé à des caractères mobiles en plomb. Chacun représente une lettre de l’alphabet en relief. L’assemblage ligne à ligne de différents caractères permet de composer une page d’écriture. On imprime ensuite à l’identique autant d’exemplaires de la page. Ensuite, on démonte le support et l’on compose une nouvelle page avec les caractères mobiles. Avec cette technique, on obtient ainsi un livre à de nombreux exemplaires en peu de temps et pour un faible coût.
La révolution copernicienne
Dans le monde cultivé des universités occidentales, on avait conscience depuis l’intégration des systèmes de l’antiquité grecque (Ptolémée, Aristote, Ératosthène), c’est-à-dire depuis les XIIe XIIIe siècles, que la Terre était ronde. Cette représentation n’était pas encore très diffusée dans la société occidentale avant le XVe siècle. En 1543 paraît le célèbre ouvrage de Nicolas Copernic dédicacé au pape Paul III, grand protecteur des arts et des sciences, celui-là même qui engagea Michel-Ange pour décorer la chapelle Sixtine. Cet ouvrage bouleverse les dogmes de la science officielle, en exposant le système héliocentrique. Ce dernier, pourtant présenté prudemment comme une hypothèse de travail mathématique, et non pas comme une réalité physique, va soulever des polémiques scientifico-religieuses pendant le siècle qui va suivre. Il va finalement triompher dans le monde scientifique, mais non sans avoir fait des victimes très célèbres comme Galilée, qui eurent l’imprudence de le défendre trop vigoureusement contre les dogmes ecclésiastiques. En réalité, ce que l’on appelle révolution copernicienne est l’ensemble des transformations des méthodes scientifiques et des idées philosophiques du XVIe au XVIIIe siècle. Ces transformations ont accompagné le changement de représentation de l’univers, faisant passer les représentations d’un modèle géocentrique, selon Ptolémée (Terre au centre de l’Univers), au modèle héliocentrique (Soleil au centre du monde) défendu par Nicolas Copernic, puis perfectionné par Tycho Brahe, Johannes Kepler, Galilée, et Isaac Newton.
Galilée a perfectionné la lunette astronomique ce qui lui a permis d’observer de nombreux astres : il s’intéressait principalement au soleil, à la lune, aux anneaux de Saturne et aux principaux satellites de Jupiter. Pour échapper aux représailles religieuses, Galilée codait donc tous ses écrits afin de ne pas être découvert.
Innovations militaires
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Infanterie : Apparue en Chine au VIe siècle, la poudre noire arrive en Europe au milieu du XIIIe siècle par l’intermédiaire de la civilisation islamique. Dans le premier quart du XIVe siècle, les premiers canons à main sont développés : les couleuvrines. Un simple tube de fer à canon lisse, et inséré dans une pièce en bois arrondie pour pouvoir être tenu sous le bras. Les couleuvrines permettent de tirer de minuscules boulets de pierre ou de métal. Vers l’an 1500, une nouvelle arme apparut et succéda à la couleuvrine : l’arquebuse. L’arquebuse est une arme à feu de portée effective limitée (moins de 25 mètres), assez lourde et encombrante mais dont on pouvait épauler les dernières versions. L’arquebuse à rouet vient plus tard (1550), mesure environ 1m, pèse dans les 6 kg. Elle avait une faible cadence de tir (deux ou trois tirs par minute) et son canon s’échauffait vite. En France, c’est Louis XIII qui développa l’art de l’armurerie.
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Artillerie : L’arrivée de la poudre allait entraîner la découverte de l’énergie propulsive qui remplaça l’énergie névrobalistique (catapultes, trébuchets). Ainsi apparue la bombarde pendant la Guerre de Cent Ans, qui lançait des boulets de pierre ou de fer. Son manque de précision et sa faible cadence de tir rendaient la bombarde plus effrayante et démoralisante que meurtrière. Peu à peu, la métallurgie trouva de meilleures techniques et matériaux pour la fabrication des pièces, on commença à utiliser le bronze qui, bien que plus coûteux, présentait l’avantage de se déformer plutôt que d’éclater.
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Fortifications : À la fin du Moyen Âge, l’artillerie de siège est devenue si efficace que les techniques de fortification doivent être repensées de fond en comble. Il n’existe plus alors de fort imprenable, car plus un mur est haut, plus il est vulnérable au tir des boulets métalliques. La fortification doit évoluer devant cette nouvelle menace. Dès le XIVe siècle apparaissent les tours à canons, basses et massives, qui renforcent les forts existants. La hauteur des tours et courtines diminue. L’ouvrage émerge alors à peine de son fossé, qui a repris la fonction d’obstacle. Les courtines perdent leurs créneaux, au profit d’embrasures pour les canons de défense. Elle introduit le glacis, une zone en pente douce, qui permet de n’offrir aucun abri pour les assaillants qui sont désormais dans le champ de vision des défenseurs. Autre nouveauté, le chemin couvert, qui sépare le fossé du glacis : il permet de déployer des mousquetaires, pour fusiller tout assaillant qui s’aventurerait sur le glacis. En France, ces techniques de fortification vont être rationalisées puis améliorées, notamment par Vauban.
Grande figure française du XVIe siècle, Ambroise Paré est le chirurgien des champs de bataille, le père de la chirurgie moderne. Il est l’inventeur de nombreux instruments. L’usage nouveau des armes à feu conduit à de nouvelles plaies que l’on cautérise au fer rouge ou à l’huile bouillante au risque de tuer le blessé. Il met au point la ligature des artères, qu’il substitue à la cautérisation, dans les amputations. Ambroise Paré est également le chirurgien des rois Henri II et ses descendants : François II, Charles IX et Henri III.
Autres progrès techniques
- L’horloge mécanique apparaît en Italie dès 1280, et remplace les sabliers et horloges à eau pendant la Renaissance.
- Vitraux, verre blanc, etc. L’usage des vitres se développe au XVIe siècle.
- Textile : Perfectionnement et généralisation. Utilisation du rouet, technique de tricot.
- Travail des métaux : Pendant la Renaissance, on emploie de plus en plus l’or, l’argent, le fer, le cuivre.
- Céramique
Le développement des arts
Littérature
Le XVIe siècle est marqué par l’apparition de la langue française moderne, soutenue par le pouvoir royal de François Ier, qui, avec l’édit de Villers-Cotterêts (1539), donne à cette langue son statut de langue officielle du droit et de l’administration du royaume de France. L’usage du latin commence à décroître, les dialectes continuent d’être parlés par la grande majorité de la population. Le siècle est marqué par une rupture avec la littérature médiévale. Parallèlement de nouvelles formes poétiques apparaissent (ode, sonnet, etc.). Les écrivains marquants sont :
- Guillaume Budé (1468 - 1540), ami d’Erasme, de Rabelais, de Thomas More, est un helléniste, philologue (il possédait une riche bibliothèque), théologien. Il fonda le Collège de France (1530) à la demande de François Ier.
- François Rabelais (1494 - 1553) a été homme d’Église et médecin ; ses romans comme Pantagruel puis Gargantua (père de Pantagruel) allient truculence et érudition, et développent un humanisme optimiste qui croit en l’homme et en son libre arbitre sans cesser de croire en Dieu.
- Michel de Montaigne (1533 - 1592), écrivain français, philosophe du scepticisme : il ne comprend pas les querelles entre catholiques et protestants, il est l’auteur des Essais. Son oeuvre, Les Essais, affirment les droits de la conscience individuelle, et formulent les principes humanistes : justice, liberté, respect de l’homme, droit au bonheur…
La Pléiade est le nom donné à un groupe de sept poètes, et ce, en référence aux sept filles d’Atlas, héros de la mythologie grecque. Ce nom a été donné à plusieurs groupes de poètes au cours des siècles. Au XVIe siècle, à Paris se forme un groupe qui réuni de grands poètes, tels que Pierre de Ronsard (Les Odes) ou Joachim du Bellay (Défense et illustration de la langue française). Ils rompent avec la poésie médiévale et cherchent à exercer leur art en français. Constatant la pauvreté du Français, ils vont l’enrichir par de nombreux mots issus du latin (néologismes). À la demande de François Ier, ils participent au développement et à la standardisation du français. Le Français moderne leur doit beaucoup.
Architecture
Les architectes de la renaissance repoussent l’architecture gothique et retournent aux formes et proportions de l’architecture romaine antique. Pour cela, les artistes vont à Rome étudier les vestiges des monuments antiques. Ils favorisent alors l’esthétique, l’organisation, l’harmonie et la beauté, plutôt que la technique et la prouesse. On remarque entra autre un respect des proportions, de la symétrie et de la régularité (raccords à angles droits). Un abandon du vitrail pour une redécouverte des techniques antiques (la colonne ainsi que le dôme). Le marbre est utilisé fréquemment. La manifestation la plus évidente de la Renaissance en France fut l’édification de châteaux résidentiels dans le Val de Loire (voir article Les châteaux de la Loire)
Un prodige technique : le dôme de Brunelleschi. Parvenu à cette hauteur, les méthodes de construction habituelles consistant à recouvrir l’édifice de terre ne sont plus applicables. L’architecte à recours à un système élaboré de portances en rayons pour bâtir le dôme, qui fit la renommée de la cité de Florence toute entière.
Sculpture
La Renaissance en sculpture est plus précoce que dans les autres arts. En effet, les hommes de la renaissance disposent encore de sculptures antiques alors que les peintures ont plus largement disparues. Cette renaissance peut être datée, quant à son origine, au XIIIe siècle, et prend naissance dans la ville de Pise, qui est le lieu de conservation d’un nombre important de sculptures antiques. C’est à ce moment là que réapparait le nu en sculpture, bien avant que Michel-Ange ne sculpte son David ou Donatello son Bacchus.
Peinture
Le nu est peint pour lui-même, il devient sujet à part entière et expression esthétique. Les paysages prennent également de l’importance et sont réalisés pour leur valeur intrinsèque, surtout par les peintres des Flandres qui inaugurent une longue tradition. Au XVIe siècle, les princes commencent à se constituer de véritables collections de tableaux. Les allégories et les sujets mythologiques permettent à l’iconographie profane de se développer. Le portrait se diffuse dans les milieux bourgeois de la Renaissance. Le plus célèbre est la Joconde de Léonard de Vinci. Ils prennent de l’importance en taille et immortalisent les rois à cheval. Cependant, l’art de la Renaissance continue de représenter des thèmes catholiques. Le siècle voit aussi s’installer de nouveaux outils : nouveaux vernis, toile (qui remplace le bois), chevalet ; et de nouvelles techniques : perspective centrale, fresques sur murs et plafonds, effets de lumières et d’ombres, etc.
Cette illustration de la Philosophie permet à Raphaël de rassembler les figures majeures de la pensée antique à l’intérieur d’un temple idéal, inspiré du projet de Bramante pour la réalisation de la basilique paléochrétienne de Saint-Pierre à Rome.
Les mécènes
Les cours princières sont les lieux privilégiés de l’épanouissement de la culture renaissante. Dans le domaine artistique, de nombreux mécènes (protecteur généreux des lettres, des sciences et des arts) ont constitué d’importantes collections. Ils appartiennent tous à l’aristocratie du pouvoir (princes, ducs, rois, pape) et de l’économie (grands marchands qui investissent leur argent dans la production artistique). Les mécènes célèbres :
- Les Medicis : Laurent le Magnifique soutient la création artistique de Verrocchio et de Botticelli.
- Les commandes des Montefeltro concernaient des domaines aussi variés que la bibliophilie, les tapisseries ou les peintures.
- Ludovico Sforza (1452-1508), duc de Milan, fit travailler Léonard de Vinci et Bramante.
- Les papes font travailler les artistes de la Renaissance à Rome : Michel-Ange peint la chapelle Sixtine, Alexandre VI Borgia (1492-1503), Jules II (1503-1513), Léon X (1513-1521), Paul III Farnèse (1534-1549)
- En France, les guerres d’Italie sont l’occasion pour les rois d’entrer en contact avec l’art de la Renaissance et de piller quelques uns de ses chefs d’œuvre. François Ier invite des artistes italiens (Léonard de Vinci à Amboise ; Benvenuto Cellini, Rosso Fiorentino, Primatice à Fontainebleau…).
- Les marchands deviennent aussi des amateurs d’art : Jacques Cœur dans la France du XVe siècle siècle, le riche banquier italien Roberto Strozzi en 1489…
Le maniérisme
Le maniérisme, aussi nommé Renaissance tardive, est un mouvement artistique de la période de la Renaissance allant de 1520 (mort du peintre Raphaël) à 1580. Il constitue une réaction face aux conventions artistiques de la Haute Renaissance, réaction amorcée par le sac de Rome (Charles Quint en 1527) qui ébranla l’idéal humaniste de la Renaissance. Contrairement aux précédents mouvements artistiques, la diffusion s’amorçant, il n’est plus circonscrit à l’Italie. En réaction à la perfection atteinte durant la Haute Renaissance dans la représentation du corps humain et dans la maîtrise de l’art de la perspective, certains artistes ont cherché à rompre délibérément avec l’exactitude des proportions, l’harmonie des couleurs ou la réalité de l’espace, de manière à atteindre un nouvel effet émotionnel et artistique. C’est ainsi que l’on voit les œuvres maniéristes présenter : un espace désuni, une image trouble et obscure, une déformation et une torsion des corps, des tons acides et crus. Le maniérisme préfigure les tendances du baroque.
Dans la mythologie grecque, Laocoon est l’un des protagonistes de l’épisode du cheval de Troie.
- Haut Moyen Âge
- Art du Haut Moyen Âge
- Bas Moyen Âge
- Art roman
- Art gothique
- Renaissance
- Prérenaissance (1300-1400)
- Première Renaissance (1400-1500)
- Haute Renaissance (1500-1530)
- Renaissance tardive ou Maniérisme (1520-1580)
- XVIIe
- Art baroque/classicisme
- XVIIIe
- Rococo
- XIXe siècle
- Néo-classicisme
- Romantisme
- Réalisme
- Impressionisme